mardi 28 avril 2015

Un chalet achanladé pour l'instant magique

Je suis dans un chalet sympathique plein de rondeurs de bois.Dehors prés de la porte d'entrée arrondie, je sais qu'il y a une statue blanche, celle d'un ange qui prie à genoux le devenir de nous. Nous sommes quelques uns,  cinq amis sont avec moi, cinq amis buveurs comme il se doit. Nous avons tous des bols blancs bien chaud d'un chocolat goûteux, nous sommes un peu ivre, un peu fatigué et bienheureux. Sur la droite un clavecin d'un vert doré joue seul des notes qui vous prennent. Je remarque entre le sol et les poutres un foulard rouge, il s'agite dans un froufroutement surprenant.  Un chat blanc bondit sur le clavecin et clame : "Vous voici bien !"
Il y a un ours noir qui somnole sur la gauche en-dessous de la fenêtre aux volets fermés.
Un feu flambe sa beauté chaleureuse. A sa droite un guéridon tranquille supporte un chandelier ancien et noir muni de cinq bougies rouges allumées. Une table carrée et grande en bois d'ormes est au centre. Posées dessus, des choses sont en vue comme une bouteille de rhum et un livre sacré sorti d'un monde de poussière.
Il y a des fleurs violettes et blanches dans un vase cristallin si fin et du vieux whisky dans une carafe ambre.
Une odeur de cèdre se promène en nous comme dans une forêt. Au-dessus de la cheminée en pierre, un arc rustique est accroché comme un vestige de toujours.

Nous chantons et nous mangeons des gâteaux où du chocolat est présent.
Nos voix vibrent :
"La vie déserte est splendide de rêves".
Nous percevons les choses magnifiquement dans des couleurs hautes comme des senteurs et chaudes comme des natures d'outre-vie.
Nous avons des respirations heureuses et des intonations joyeuses de prononciations roucoulantes.
Le feu craque et lance sa vie virulente : il est profond comme un regard d'amours !
Nos peaux ont des blancheurs radieuses et les étoffes de nos habits étranges sont épaisses et moelleuses avec des formes psychédéliques fortes d'outrances merveilleuses.
Nous nous sommes assis après les chants venus des terroirs de nos accointances.
Nous voilà dans un canapé vert et patiné entouré de deux fauteuils vieux et solides et verts.
Un inconnu est parmi nous, c'est un ami de tous les jours. Sa présence évoque des passés parcourus et des vies passées à se visiter.
Ce lieu est une union de sentiments recherchés.
Nous sommes des coeurs en pâmoison, calmes et  bruns de tranquillités acquises.
Nous voulons savoir le confort des âmes qui s'aiment.
Notre espace est une liberté voulue.
Nos visages sont en beauté.
L'inconnu nous voit de sa candeur jolie. Nous croisons nos essences.
Cette fête nous prend à part, elle nous éclaire du dedans et nous fait neuf.
Nous sommes d'une éternité piquante....

dimanche 26 avril 2015

Un dimanche

Le chagrin est tenace, le bonheur est fuyant...
« Mais que fait donc ta mère ?» hurle mon père dans son habit du dimanche qui sent la naphtaline et le renfermé propre ce samedi d'octobre maussade dans le garage de la rue du Carnage à Deauville.
Je ne dis rien, émiettant mon pain au chocolat, si doré, le chocolat lui est mat sans échecs.
Ma sœur est sage, à mes côtés comme une serpillière délaissée, elle marmonne des mantras venus de ses pensées loufoques.
Mon père splendide comme un bouledogue rougeaud attend dans l'ombre du lieu, ses yeux sont gros comme ceux des poissons morts, ses yeux là lui viennent quand il est con.
Il ne pleut pas c'est déjà ça dans l'ennuyeux dimanche qui dessine sa trame.
Nous les enfants, nous sommes assis dans l'arrière d'une traction avant, noire et rutilante comme un corbillard prêt à servir.
Nous sentons le vieux cuir, les déboires et la pétrolité des carburants.
Ma mère doit papoter avec une de ses nombreuses amies, sûrement celle revenue des Amériques, avec trois aspirateurs plaqués or et des choses et des manies.
Mon père est jaloux de cette amie, non qu'elle soit envahissante mais elle a le tort d'être mariée avec un mariole amerloque pilote de bombardier.
Mon père ne pilote que son obstination à se mettre en colère et mal en plus : il bafouille, rougit, crie puis c'est tout.
Il travaille dans une usine à faire des moteurs de tondeuses à gazon, ça ne gaze pas pour lui.
Ma sœur a le calme olympien qu'on prête aux filles quand on les connaît pas.
Le samedi appartient à ma mère qui fait mille choses inutiles pour se distraire. Mon père impatient est en attente d'elle, elle va finir par arriver avec un retard coutumier et une tranquillité ravissante. Pourtant le dimanche mon père se calme mieux que les autres jours.
Ce jour là, il va voir un prêtre monomaniaque qui prie énormément. Il prie un peu moins le dimanche puisque ce jour là il parle à mon père. Ce prêtre est singulier : il prie le diable par charité chrétienne ; car si dieu est tout puissant et si Jésus a dit de venir en aide au faible, c'est un devoir d'aider le diable qui en a croire la bible a bien peu de chance face au divin.
Mon père qui est tout aussi logique que ce prêtre s’accommode de ce raisonnement bien religieux dans le sens pathologique des San Franciscains.
Ma mère vient afin dans sa robe bleue volante venue d’Hawaï. Elle sent la vanille et les bons sentiments bien disposés.
Mon père comme hypnotisé par cette apparition prend sa place de conducteur.
Notre promenade maritime démarre. Nous allons rejoindre des cousins qui jouent aux courses et au dame. Ils parlent peu et sont taciturnes quand la lune décline, ce qui est le cas ces nuits-ci.
Ma sœur aboie parfois ça la rend humaine et fait contrepoids aux silences familiaux.



samedi 25 avril 2015

Au souvenir des comètes...

Les jours viennent et mon chalut danse dans la marque du temps. Les traces vues disparaissent de mes yeux.
J'ai l'air mijoté et l'allure vagabonde. Je suis cuit par le ressort des choses. Mon coeur tient par amitié.
Le décor me colporte des morts qui me défont. Je peins ma solitude de rêves colorés et d'acides pensées.
La nuit est bleue, ma candeur terne. Je dis ce que je peux sur  la peau de ma chance qui se chagrine.
J'emboîte des moments, et je bois des jours et les nuits me calment. Je flotte pour m'évader et je suis loin des ombres de ma vie. Je regarde ce que la rue me donne à croiser. Elle est une rivière neuve gonflée des traversées passagères. Tout ces destins qui piettonent doucement dans la souplesse, le vague à l'âme des inconforts qui font la vie, il y a toujours un bord ou prendre la tangente le temps d'une boisson, d'une conversation et d'une détente d'exilé.
La fatigue me va, elle me donne des idées riches. A force de heurter les mystères, j'en prend des formes.
La déconfiture n'est qu'une belle chose pour faire autrement. Les écueils ont des politesses maritimes.
Couler n'est qu'une flottaison blême qui peut ravir bien des noyés. Manque l'ivresse parfois, c'est cela qui est dure !
Alors je fabrique par des mots des alambics et des verres et des brillances et des coeurs aimants.
Le sol m'est lourd d'avoir été foulé lors des temps ou l'espoir me semblait une fleur courante, une beauté de coutume. Le poison que j'ai n'est pas que lui, il a une façon d'agir, une élégance qui peut être autre chose qu'une flétrissure.
Je respire ce que je devine par delà la fin des choses. Ma mort m'accompagne de douceurs. Le ciel a des signes, des bontés venteuses.

vendredi 24 avril 2015

Entrer Là-haut !

L'allée est ouverte bordée d'arbres odorants, chauds et sucrés comme une zone d'abeilles. Le printemps est là avec sa présence diablement douce, pénétrante et chevaleresque, tout le monde a des envies de se dandiner. Le ciel est crème comme la bonté des surprises qui affleure dans les esprits. Le bleu est à percevoir au-delà dans le par-dessus nuageux, lascif comme une femme aimée.
Le chemin se prend à pas dans la dureté terrestre, un parterre de cailloux réguliers comme des bijoux de pacotille. Le chant des oiseaux est cristallin comme une pluie persistante avec des fureurs venteuses qui disent l'ardeur des appétits. Leur chant semblent tellement puissant qu'il pourrait toucher le soleil de vibrations amoureuses. L'air roucoule tiède et indécis comme une promenade prenante.
Les feuilles frémissent comme des brouhahas de jouissances confuses. Le vert donne des ombres pleines.
Les coeurs naviguent comme des papillons furtifs indolents, les esprits et les âmes se trouvent dans l'odeur des bois.
Les corps en repos dans les prairies se nourrissent d'étoiles que la bleuté du ciel, l'archange des choses laisse deviner dans la pâmoison des bonheurs.
Un parc public s'allonge de pissenlits éclatant et de sauterelles sauteuses bien frappées de chaleurs.
De tous les jours, je ne vois que cela !
Les arbres amis du monde et des songes pourlèchent de leur ombre les allongés qui s'évanouissent dans des rêves de caresses.
La sagesse s'engendre de cela !
Une fête se prépare, je le sais, je l'ai vu sur une pancarte plantée depuis quelques lunaisons et de belles pluies.
La fête se prépare dans une cantine neuve.
Six bols blancs remplis de chocolats chauds prennent beauté sur une table carrée, grande et en bois d'ormes. Il y a un invité inconnu qui viendra.
La fête est prête dans un chalet vaste et mystérieux.
Il y a du vieux whisky qui attend encore et encore...
Et un bouquet de fleurs blanches et violettes vastes et tendres grandissent dans un vase en cristal.
En haut de la cheminée, un arc rustique avec des flèches prend possession d'un mur.
De la cheminée les flammes lèchent la pièce d'une lumière si rousse....
ça sent le cèdre et le confort des endormissements.
Tout est boisé d'élégance et un foulard flottant entre sol et plafond drape de son rouge la volupté d'être là dans le délassement d'un rêve fort.
Quelqu'un dira un poème venu d'un age et d'un ailleurs....
A gauche une fenêtre aux volets fermés dit la nuit déjà là et toute embrassante.
A droite un clavecin vert doré donne les accords du soir.
Un chat blanc doté de la parole se balade sur lui avec un scintillement musical dans les yeux.
Prés du feu un ours noir se prélasse, il aime bien qu'on se couche sur lui.
Et je peux si peu dire de cette fête...
Venez : C'est là-haut ! on y entre par la pensée...

jeudi 23 avril 2015

Ouverture Chamane

J'ai
su du ciel le firmament dément et de la route la traversée limpide,
à quelques lieux d'ici flambe un cortège de vies chaudes.

une clairière claire comme un matin frais, et un soleil insolite de
bienfait dans la lumière qui donne. J'ai senti de la terre la fière
tanière.
Un
ruisseau coule presque à plat dans un ruissellement qui pépite, les
cailloux du fond ont des grosseurs de beaux bijoux et l'eau a des
éclairs de secousses, le chant des oiseaux sifflent comme des appels
aimants, la côte n'est pas longue à longer, la verdure déploie des
montures d'arbres cernant le chemin qui patauge et en son centre une
ligne d'herbe continue sèche à moitié, flotte au vent doux comme
des mèches d'êtres telluriques, le chemin coiffé est soyeux à
parcourir, des hommes ont fait du bien, des femmes traversent ce
paysage, et des enfants rient de se perdre dans ces bois sauvages,
volière étendue de la distance nature qui crée ses phrases
résonantes pour le cœur méditant.
Je
voyage jusqu'ici, je me suis déplacé d'une pensée, par la chaleur
amicale, des arbres je ne connais peu de noms mais eux me saluent
d'une présence qui me prend, ils me devinent dans mes diversités et
se réjouissent de me voir de leur force.
De
la musique vient, elle agit en artiste, quelque chose de dur et de
plaisant me capture, et c'est l'aigle qui jette sa vigueur, celui du
guerrier d'esprit présent dans la chamane contrée des cours du
monde, en arrière, il y a toujours une place pour une jeune peuplade
et seul je suis, je perçois l'accompagnement des solitudes sorties à
l'occasion, je suis vu par un monde, des esprits, des beautés, des
choses si vives et immobiles, sans mots mais si douces, elles me
dessinent de mains magnétiques des traces sur mon front, monte du
sol ce qui existe. Je suis confondu dans l'antre de l'existence et de
la blanche rigueur me coffre le cerveau, une ronde d'ailleurs me
prend et j'essaie des respirations, des modulations, c'est de terre
que la montée vient et c'est un accueil étrange, un rituel perçu,
baignés de champignons une petite marmite pleine de choses émiettés
burinent les senteurs, d'un coup un soir me prend alors que de la
minute, j'étais en matinée levée, élaborée de toute une aube,
les êtres m'escortent ils ont des attentions communicantes, il font
de belles choses closes aux regards des finis.
Mes
yeux s'ouvrent à nouveau, des chants montent, ébranlement,
vibrations, je chemine maintenant dans une fumée qui n'existe pas,
toute puissante de fusion, je suis en esprit, je vois la rampe du
silence, le tunnel à ciel ouvert et la montagne noire, des forêts
fortes de déserts m'élancent !
Lumineux
de nuit, étoilée d'automne, ma vision nocturne est splendide
d'attentes précises, les rochers de loin me font croire aux rêves
d'hivers, des saisons me sèchent confortablement
Et
j'arpente des neiges dans la solitude des retrouvés.
Du
monde petit et chaud, bien blanc déambule dans ma contenance en
forme de bises
Dans
ces hauteurs le vent claque un froid d'éveil, tout s'endort hors le
fou, celui qui sait sourire perdu dans ces candeurs.
Je
suis sur le surplomb du fleuve, il trace ses méandres vigoureux dans
des virages mélancoliques. L'eau prodigieuse d'élan lance ses cris
de jeteuse de sort, elle m'emballe de sa jouissance de fracas, des
couleurs d'encres et des pastels de roches se confondent dans des
brouhahas où les sens mêlées accomplissent des dérives, j'aime à
dire la profusion, la mirabelle de la suite, la piste inconnue qui me
fatigue et me fait sienne, mon corps s'y fond comme craie atteinte,
je me décolore dans la surprise.
On
m'abandonne comme en espoir, l'inertie me vient de la lenteur, la
perception me ralenti, je suis ivre de sensations, dormir serait un
mirage tant la somnolence est porteuse.
Du
passé le feu prés d'un muret vieux comme la lune me vient et me
courbe en bien et puis le chien pas pressé à mes côtés me jette à
terre, la portée de la nuit est scintillante d'une blancheur de
bête, d'intériorité un dessin coloré venu d'un vécu me cuve
joliment la face, tandis que rougis d'actions et assis dans la ronde,
je fais de l'espoir par pensées lancées.
J'aspire
et vois en haut les étincelles des cœurs, tous brûlent, rien n'est
mort


mercredi 22 avril 2015

Il est temps d'aller...

J'ai vu les traces du monde et le cratère. La tombe m'est venue en tête, obstinément. J'ai su vivre des lumières de là-haut. Dans ma tête du repos. Ma tête est douce quand elle pense. Je vis souvent dans le brouillard. Cela vient des choses, des accidents et des précautions.
Peut-être qu'à deux pas de ça, le chien a moins de mordant, le monde est moins méchant...
A côté du présent si véloce a prendre des tours, il se peut que le temps va autre, dans un déménagement de poussières et d'habitudes.
Je fais des surprises à ma vie. La magie orgasmique me ménage des contours sous le ciel.
Je respire des effets et des produits, voulez vous entendre la suite ?
Je parle pour dans le recueil des mirages avec la moitié du vrai qui découle des embuscades.
Je sillonne les sentiments doux avec une vertu de pauvre et une conscience égarée.
Je ne suis qu'une poussée avec un bonheur dans l'ombre féconde...