jeudi 31 décembre 2015

Scéance ouverte

Dans le métro, dans l'ambiance des rames circulantes et l'orangé du plastique qui embaume le lieu, je me suis souvenu d'une amie, juste parce que je me suis assis en face d'une jeune femme en short blanc et que cela m'a renvoyé immanquablement, longtemps en arrière, dans un temps fougueux et interrogatif à la fois, déroutant et merveilleux à vivre que donne une femme à vivre à un homme dans des sentiments, des sensations qui tourneboulent en soi, ces choses en soi qui creusent sa vie d'une façon puissante et vivante aussi fugace que soient ces moments.
L'amie dont je me souviens est devenue ma femme, à l'époque déjà ma petite amie, trois ans avant de se marier et de fondre une famille ou nos deux enfants ont pu grandir dans le désordre du monde. Le mien de désordre était bien acclimaté par Florence, cette amie qui est devenu ma femme.
Je me souviens d'un soir doux, d'une après midi d'hiver et déjà de vacances ou fatigué par des journées de travail et de voyage, travaillant à bord d'un train, ma femme en repos scolaire vu sa profession de professeur d'anglais m’accueillit en petite tenue blanche, rien d'extravagant en soi, juste la magnificence de l'apparition. Elle avait quelques bijoux, un bracelet de pacotille et tout le charme dans son visage souriant. Et tout le soir, elle resta comme ça, débonnaire face à mon étonnement ravi qui ne manquait pas de se lire dans mes yeux. Mon silence sur sa tenue était un gage de bonheurs. La voir téléphonait ainsi à un ami, et la voir rire n'était pas sans une joie maligne de bienfait, un petit goût de jalousie comme s'il pouvait percevoir la tenue de mon amie et surtout un grand plaisir me venait en pensant qu'il le pouvait...
Elle s'était enquise de ma journée, m'avait laissé reposé un peu dans notre chambre ou je dormais un temps court, à mon réveil vingt et une heure était passée. Elle me proposa toujours dans sa tenue de dentelle sage que nous allions au cinéma voir quelque chose qui nous donne du punch !
J'avais un creux au ventre, outre celui du désir qui s'installe, sensuel et lancinant, j'avais faim d'un repas de ce qu'une table donne.
Nous fîmes bombance de pains solides et de fromages de chèvre avec du vin rouge bon comme un coup du sort quant il est doux. Les boucles d'oreilles, couleur d'argent, de ma femme heureuse dansaient en prenant la lumière, elles représentaient des petites gondoles de Venise, souvenir d'un voyage ravissant ou le lit fut plus profond et dépaysant que n'importe quelle autre surprise du pays.
J'étais bien dans mon silence récupérateur avec la connivence acquise de ma belle rayonnante d'intentions à deviner, à percevoir...
Je m'étais préparé pour la sortie, elle m'avait juste attendue dans l'éclairage de la salle manger ou posément devant moi un pied posé sur la chaise la plus proche de mon être elle enfilant des bas noirs qui étaient sur le haut d'une chaise, sur le dossier se trouvait un beau et grand manteau aussi sombre qu'une terre fertile et des bottines au pied de cette même chaise complétait avec leur allures de petits corbeau, l'élégance érotique de cette soirée.
Les préparatifs en vues et l'équipement fait étaient enchanteurs à voir. Elle était donc peu vêtue et émue beaucoup que je la sache presque nue sous le manteau opaque. Ses yeux allumés comme des phares et dérangés me disait les troubles qui venaient en elle. L'air nous fit du bien, elle se mit au volant et passager digne je la regardais dans sa beauté de joueuse. La lumière des lampadaire et du soir de la ville passaient les vitres et venaient se poser sur les genoux riches de rondeurs et de promesses nues. Les cuisses à demi-visibles sous le voile noir des bas offraient le soyeux blanc de la peau qui flambait dans la vigueur de mes sentiments. Dans quel cinéma allions nous perdre pour une fièvre forte, ce soir là nous allions au hasard des habitudes, et transfigurés par une belle humeur ludique, vivre neuf dans cette nuit froide de saison.
Nous approchions vingt deux heures et la ville était badine comme une gamine sans surveillance. Nous nous étions garé prés d'une villa désuète ou avait vécu un rocker amer et suicidaire. Le cinéma ouvert proposait encore une séance sur un film transcendantale ou nunuche selon les avis donnés par des connaisseurs farfelus, alors que nous échangions ma femme et moi des sourires complice et des brillances de regards. Il y avait du monde, des couples en échappée comme nous, sans doutes plus piqués de cinéma que nous mais que savions nous de la chaleur des cœurs de tout ces gens qui vont comme nous dans une salle noire prendre des couleurs sur un écran. Nous étions bien installés, ma femme se serra contre moi, à cause du froid du à sa tenue ou envie de communiquer sa chaleur de bien être, cette question me frôle à peine comme une vapeur alcoolisée. Le film était prenant bien que ma main droite était ailleurs dans le manteau ou des choses prenantes demandaient à être prise. Des images de nature, grandioses et belles comme des secousses de floraisons éclairaient l'écran et les imaginations tandis que du vif à mon côté donnait sa pâmoison. J'aimais passer ma main sur la peau et puis sur le velouté de la doublure intérieur du manteau qui je le constatais joyeusement était doux comme une pelisse de princesse, savoir ma femme dans ce confort d'une autre peau me ravissait. Ce manteau était déjà un amant aimant sur elle. Cette pensée me fit frémir animalement. Ma femme ne perdait rien du film et sa chaleur malgré l'immobilité de son assise augmentait, en tout cas c'est ce que mon touché me donnait à vivre. Le défilé des images étaient beau comme un flot de nuage transporté dans une fulgurance. A un moment ou un visage sortait d'un bord de porte d'une maison carrée, je sentis la main gauche prudente de ma femme faire un sérieux tour sur mon corps, prenant des temps et des arrêts.
Ma main glissante n'esquivait plus en visiteuse privilégiée  un mouvement dans une quiétude de retenue et toute percutée aussi des découvertes chaleureuses et tropicales des zones qui arrêtent le temps quand on prend du bon temps.
Le film beau comme des chocs bienvenues grimaçait joliment avec du monde en déconvenue. Nous dans nos jeux nous savourions les visages en proie dans des jouissances montantes. Le film avait sa vie propre et la jetait dans nos déambulations manuelles. Le cinéma nous avait mis dans de bels états, la chaleur humaine et animale de nos êtres sont porteuses d'étincelles !

mercredi 30 décembre 2015

Spidermamikannette

à 91 ans Spidermamikannette dit Knet est une bruxelloise d'adoption avec son sonotone, son pace-maker et son foie décomposé. Elle arrive pompette et grisée dans la banlieue étroite et triste de Gand ou pleuvent la monotonie et les sales manies des sales gosses proprement dévalorisés par une élite hautaine et plastique Bertrand. Dans une maison grande et bleue du monde joue. Devant il y a un jardin presque mort tant il est propret et respire la province étriquée et la netteté qui disent des choses sur le trop bon vouloir des gens qui veulent tout et tout. Ici dans cette maison bleue de la vieille Europe bien loin des rêves surannées de la Californie trône Jojo le toqué un natif corse en exil ici dans le trou du cul du continent qui se meurt. Jojo dirige un tripot clandestin comme il se doit. La pègre ukrainienne y a des planques ainsi que des nègres de Vienne. Jojo est singulier il ne mange que de la morue à chaque repas mais préparée brillamment.
Knet a sept petit fils et elle a horreur des jeux de hasard et d'argent, dans sa jeunesse elle a pu vaincre le vice de son mari Hubert qui avait pris l'habitude dans le juste après guerre de s'acoquiner avec des trafiquants épris de pokers. Pour cela elle lui avait fait la gréve du sexe trois ans, ce qui faillit couter la vie à Hubert en 1948 victime d'une crise aiguë de priapisme car si Hubert était filou avec l'argent il était fidèle au niveau du cœur qui pour lui fusionnait avec le cul comme nombre de bon catholique qui ne sont pas alcoolique et l'onanisme le répugnait au plus haut point, faut dire que globalement il n'était pas trop manuel...
La tâche qui incombait à Knet l'exaltait la ramena des dizaines d'années en arrières ou elle avait fait triompher la vertu même si les quelques premiers temps de reprise de sa vie conjugale catholique, le sperme lui ressortait par tout les trous !
Jojo est jeune, leste et robuste comme une charge de chevrotine et léger comme une charge de plastique.
Knet sait faire de la bonne morue toute bierreuse, persillée, et nougatée dans une recette à facette qui fait tourbillonner les papilles les plus lointaines de la  jet-society et la mondialisation dans ses vices et vertus a su faire parvenir aux oreilles pourtant dures des chefs de Daesch qui furent prêt il y a peu à échanger Mossoul contre la recette succulente tant convoitée mais voilà Knet sait garder un secret.
Jojo dans son royaume de malfrat a une bande d'enflures qui puent l'alcool riche et la mode top de top avec la vulgarité qui traîne dans les cités dépourvues de bon troquet.
Knet a soupouillonner la morue apportée d'un mélange pas net qu'un petit fils le troisième des sept lui a donné par le fait qu'il est pharmacien à Agen ville de pruneaux. A noter que ce jour-là Jojo est heureux de manger une morue aux pruneaux persillés et vanillés à la hongroise avec des cerises sèches et des melons carrés coupés rondement et qui sont issus d'une culture expérimentale.
La tâche n'est pas simple pour autant car du monde lourd gravite autour de Jojo, il y a baba le soldat un ancien d'une guerre patraque, il est teigneux, fiévreux, et osseux et puis Yoyo grand comme un mat d'Auvergne et chaud comme un pieux catholique qui vieillardise dans un Vatican secret.
Il y a Bernos, le lettré malin, philosophe à l'ancienne qui croit au silence comme une vertu absolue et sait dire merde d'un regard sabreur. Et puis l'enclume dit le diplomate un français de Moselle qui regrette les bagnes et les beignes et aime à tournevisser les âmes taiseuses qui cachent une valeur terrestre.
Knet qui ne dessoule toujours pas depuis trois jours, ce qui chez elle entraine un état second inspirant des trouvailles propres à réaliser ses bonnes actions pour donner le change s'est faite taxi ainsi nul passant ne trouve étrange son ébriété heureuse. Provocatrice en diable, elle conduit un calèche tiré par deux chevaux beaux comme de costaud gallois. Elle débarque ainsi incognito dans la rue de la maison bleue, fantastiquement visible comme une outrance festive, elle nargue avec bonheur tout les pronostics baveux , la vigilance du banditisme belge qui de Charleroi à Anvers a des oreilles et des yeux mais peu de neurones entre les deux...
Knet par un luxe de ruse se déguise en vieille reine d'Angleterre et fait attraction burlesque dans un pays plat ou abondent les gens qui savent autant rire que vomir.
Le dernier obstacle imperméable à la morue est Phil un loubard usé, dangereux car carnivore uniquement, heureusement Knet a plus d'un tour dans sa profondeur ingénieuse et elle sort de son chapeau chic trois merguez qui soupiraient tendrement. Elle a tôt fait de ramasser du bois qui traînait dans le coffre de son calèche et d'une poubelle quelque chose de métallique pouvant faire brasero. Le fumet des saucisses eut vite eu raison du veilleur à la porte pourtant aussi consciencieux qu'un maréchal du logis. Mais la logique d'un affamé se niche ailleurs que dans la raison professionnelle. Son appétit de serbe fut fatal à sa surveillance car Knet avait fourré la viande avec du laxatif actif. Ainsi fut démantelé et sans état d'urgence une entreprise de voyou par la grâce d'un mémère décidée.

vendredi 25 décembre 2015

âme vague

Je ne savais pas, comme toujours la tourbe est d'une profondeur abyssale et l'espoir puissant comme le mirage d'un assoiffé et mon cadavre me devance plus mort et veule comme une manie de pencher toujours plus bas avec une envie de vomir qui ne passe pas.
J'avais un cœur fait pour la fête mais ma peine est lourde et mon fatras me rend dans les catacombes, le travers du monde m'encombre infiniment d'une tristesse qui ne passe pas mais c'est vrai que rien ne passe que le temps qui m'use.
Tu fais des grimaces de convenances pour que l'errance ressemble à une chose potable et un semblant de lumière, en fait des pleurs font dans mon regard comme une glace qui ne fond jamais, l'hiver éternel est en moi comme un froid dans l'âme me brise dans le sensible de la vie qui se voit dans la folie...
pourri est le sol qui se dérobe, fumée est le ciel, les villes sont cannibales d'ingrats et enragés détraqués, les villages sont couverts de grillages ou vagabonde la bêtise vieille de toujours.
La vie me vide de toute l'infortune elle passe pour agoniser mes idées noires, la vie me balance son paquet de mers et son sel me ronge. Demain la mort plus belle plus douce me couchera dans son lit si doux et immense.

Mère Noelle, la vérité !

La mère Noëlle est peu connue, cependant elle existe au-delà des brumes nordiques et océaniques ainsi des aveuglements masculins des sociétés patriarcales qui effacent vite la présence féminine des histoires qui nous font depuis le début de l'humanité. N'oublions pas même si nous le savons de trop peu, que cette femme qui vit dans un monde de glace est chaleureuse de cœur et  participe immensément aussi à l'industrie cadeausale en cours depuis plus d'un siècle avec les traditions bouffonnes, idiotes mais bonnes au fond quand même avec son lot fondu d' irrationalités confondantes.
A l'instar de Jésus, la mère Noëlle n'a que peu d'éléments historiques à nous fournir et elle donne des bonnes nouvelles avec les cadeaux auxquels elle contribue dans l'ombre et le gris des forêts gelés ou hibernent les ours tandis que Madame Noëlle trime dans un anonymat qui l'honore même si celui-ci nuit à établir la véritable force que la femme fait à la société mais peut-être son narcissisme n'a nul besoin de tout ce fatras d'annonces qui fait d'une barbe blanche au vêtement rouge un bonhomme célèbre et convivial.
Le père noël est vieux on le sait, il vit en Finlande dans des saunas et des cabanes de bois ou on lui fout la paix...
. Et pendant cent ans la solitude l'a accompagné comme un brave type vivant dans un ermitage ou les rennes, les lutins, des nains et quelques communistes égarés lui tenaient compagnie normale dans un pays vert et neige pur de toutes pollution urbaine et de niaiserie moderne.
Mais un jour d'automne lourdement long comme un temps solaire au sahel débarqua d'on ne sait pourquoi et quand le ou advient de cette histoire rocambolesque et amoureuse comme les livres n'en recèlent que très peu, une femme perdue dans la forêt comme un épiphénomène peu analysable vint s'ensabler à la nage, est-ce le courant marin, le cœur intuitif ou des hormones dilatées, on ne sait tout les mystères de l'homme, de la femme, du sexe et du reste..
Ce jour là ou des oiseaux noirs diurnaient gentiment en haut des arbres Valaïblacharan rencontra Bicholtraspi ou pour les non initiés Mme futur Noëlle rencontre Mr déjà Noël pourquoi cette rencontre, je ne le sais pas mais il est fort probable que dans un cours de l'université populaire de Caen Michel Onfray apporte une réponse qui ne sera pas dénuée de doutes...
La mère Noëlle est nait tardivement dans une soirée boréale sur un iceberg en dérive. La guerre à l'époque décimait du monde comme elle se plait à le faire. Sa naissance fut miraculeuse et sa survie aussi car elle vécut trois ans de ses premiers temps en suça des glaçons, on suppose aujourd'hui que des nanoparticules d'oligoéléments étaient présent dans cette glace plus qu'antique.
Avant son mariage peu connu, elle eut une vie dans la Russie soviétique. Dans ce régime dur qui ne faisait pas de cadeau, elle ressorti douce et faiseuse de cadeaux, signe que sa maturité était touchée par la folie ou l a grâce...
Sa reconversion eu lieu après quelques titres olympiques ou elle médailla son poitrail de trois titres en nage.
Elle devint tireuse d’arbres coupés  qu'elle conduisait des côtes finlandaises jusqu'au ports soviétiques en longeant parfois une étrange chose comme un sous-marin occidental peint couleur sapin qui l'escortait dans sa nage chargée.
La russe rusée vint un jour de forêt prés d'une cabane insolite dépourvue de toute banalité silencieuse et boisée comme il devrait en être, non ,des chants joyeux et enlevés montaient de la gorge de centaines de nains et des lutins vifs dansaient comme des toupies, des milliers de cadeaux en stock immenses et démesurées enlevaient ici toute rusticité à cette clairière surtout par les rames de papiers cadeaux flamboyant qui allaient et venaient comme de géantes feuilles mortes au grès de ce va et vient d'une fourmilière à visage presqu'humain ou passaient aussi les multicolores ficelles brillantes en bandes infinis dans les mains habiles de ces gens de légendes.
De ce jour vous saurez qu'une complicité naquit entre la nageuse de force et le barbu retranché. L' idylle fit  du bien à tous car le boulot du blanc barbichon est sacrément dur, !
Et aussi discrète et dévouée que soit l'action de Madame Noëlle, je puis vous dire ce qu'une nuit arriva dans les temps froids et durs de cœur quand le monde était coupé en deux.
Tout le monde se souvient, du moins dans les pays baltes de l'année 1957 ou une pénurie de papier cadeau avait obligé les pauvres travailleurs et même les riches apparatchik à emballer les cadeaux dans des feuilles de la Pravda, à cet époque l'occident avait mis sur le compte des déficiences du système communiste cette absence significative de papier cadeau.
La réalité est autre, plus crue, poignante et dérisoire aussi.
Cette année le vieux père Noël plus débordé qu'un dieu compatissant et tout aussi seul qu'un pauvre hère s'il avait pu acheminer tout les cadeaux du monde entier et le tonnage nécessaire de papier cadeau eut un oubli regrettable dans sa logistique presque parfaite.
Les centaines de nains et de lutins avaient accompli vaillamment leur tâche, puis avaient festoyés comme il se doit dans de gargantuesques orgies, c'est alors que le drame survint : le père Noël avait omis de garnir suffisamment les lieux d'aisances de papier hygiéniques, tout ce monde se rabattit sur les papier cadeau....
Depuis la venue de Madame Noëlle, nul trouble n'est venu dérangé le fastidieux travail préparatoire de tout les noëls du monde, gloire à cette bienfaitrice inconnue à qui nous sommes bien redevable et qui à mes yeux est plus crédible que Jésus qui tarde à revenir sur terre...  

dimanche 13 décembre 2015

L'hiver a de beaux travers

L'hiver vient comme un refrain, l'hiver avec sa force de vous rompre, l'hiver a une force d'un livre. Il est écrit de sensations burlesques, le dépouillement de votre saison, il a un air frais comme une nouvelle vie rapace. Il vous tient debout en vous gelant tout cru dans votre peur de vivre...
L'hiver pénètre votre temps, vos lointaines rêveries et vous pleut dessus.
L'hiver a un paysage d'étonnement à offrir au passant qui s'arrête.
Le passant n'aime que passer c'est ça le hic, l'hiver l'invite contre une contrainte de consciences.
Dans un alpage de silence, se peut qu'une âme sourde sa beauté dans votre perte. L'hibernation est une patiente profonde.

La terre douce la vie

Terrible, terrible comme ça mine ce qui passe, comme ça sans rien avec un silence d'attente, attendre la chose....
Au fond de soi qu'y a-t-il ? ça vous visite le vertige de la descente...
Agrippé à une chute, le soleil a perdu, tenu par un rien je siffle la contrée.
La philosophie psychologique est un parachute d'attitudes. La descente catastrophique est lesté. Le cœur a des lourdeurs d'une fin d'un monde.
épuisé des impossibles rencontres, la terre m'accueille cimetierrement.
Je ne suis tenu par rien de connu. Ma vie à terre, le silence ami.

L'eau

J'écoute l'eau couler sur mon corps, la pluie, l'orage font un remue d'eaux et de couleurs dans le pays que je vois. Je suis seul et tendre au bord d'un talus, et l'herbe lascive dans un courant de boue s'étire dans le sens d'un courant, le ciel pas clair file à profusion des nuages gros et vitaminés d'une beauté grise. La maison que je jouxte est juste comme des murs sans lamentations. Je suis trempé et bien comme un qui a de la décadence une habitude sans hébétudes, je navigue dedans depuis des lustres de pacotilles interrogatives : Comment trouver le nord du doux dans ce qui ne vient jamais ? ou s'évader si mon cœur est une pierre brute ? ou mettre mon chagrin sans nom dans la décharge des anges ? L'air vacille dans ma contrée épidermique, j'ai eu vent que ma beauté s'allonge toujours plus bas que le niveau des songes, je suis tanné de la malédiction et puis je m'évade en silence.

vendredi 11 décembre 2015

Libres !

Ouais ! Nous sommes libres, écrivons comme des zèbres avec des pattes de mouche et des sons bizarres dans la tête...
Secouons nos cerveaux qui bavent devant les consignes et laissons-les tanguer dans leur jus de pauvres citrons sclérosés...
Écrivons comme des fous, le cou agité et des cris en bouche...
Dévions des sempiternelles bornes qui font frontières à nos espaces de démences.
Créons comme des démiurges et des devins demeurées qui lisent dans les étoiles l'avenir passé et le présent drôle.
Tapons des pieds et du cœur le ressort terrestre de nos ambitions de phrases.
Lisons en nous ce que le temps fait à nos pupilles, percevons dans nos propres yeux, la lueur créatrice et la rage de vivre.
Casse-toi miroir des illusions qui se plait à refléter la morne manie de se croire juste un, un , un.
Nous sommes milliardaires de perceptions et de sentiments.
J'écris d'une multitude de corps et d'envolées.
Nous sommes dans l'opposé des simplicités visibles.

samedi 5 décembre 2015

La nuit est longue


LA NUIT LONGUE

Métamorphose des alcools dans l'alambic des soupirs, vieillesse vive des sentiments de la lointaine planète sourde ou couve la pantomime navrée des amoureux réduits à se lutiner sous la lune rousse pour mourir neuf dans l'année finie.
L'alcool métamorphosé se réchauffe dans des amphores closes depuis un millénaire d'enterrement celtique.
Dans le bar du centre perdu "La princesse démoniaque", des serveurs grands aux allures doryphores bordent d'histoires fastidieuses des attablés décidés à ne plus bouger. Des histoires émaillées d'anecdotes vraies et bougrement lugubres.
Des festifs égarés viennent encore prendre breuvage à cette heure flottante et mélancolique ou la lumière et le calme cachent les cœurs qui courent...
Une fois dedans, la rue semble disparue pour de bon, le bar est vaste comme une salle de bals. Attente d'un sommeil dans cette ambiance de miel ouaté hors saison et sans pluie.
L'heure tourne sa manivelle mécanique dans des cerveaux à peu près brumeux.
Les néons, phares diaphane ici dans des coloris et dispositifs maniérés sont cycliques comme l'humeur traversée qui fait la pacotille des gens assis comme des sportifs en fin d'épreuves, émus comme des brouillards bleus.
Tout change comme la glace qui perd sa face quand la nuit vagabonde creuse les corps des vides du jour. L'aube vient avec une force d'une claque, le soleil dessiné qui farce la neige...
En bas du fleuve, la circulation de l'âme qui pousse les convives à voir les pertes et les alertes, brûle dans des tourbillons d'écumes, restes de la soirée enfuie, les pensées boisées, érotiques d'une bonne outrance.
Le jour venant est une trombe de pluies qui tombe sur la somnolence, la conscience maladroite, dans la forêt des sages d'abandons que constitue ce peuple fatigué des comptoirs.
Le fleuve, la vie renouvelée agite de peu la carcasse, les effluves des cuves des navrés chavirés qui bavent dans cette escale, leur cargaison en vrac dans le vague à l'âme font du confus et comme ils sont polis autant que malmenés, un silence digestif de tout ce qui ne passe pas les occupe et les leste lourdement sur un surplace.
La force est loin comme un souvenir sans appuis.

vendredi 4 décembre 2015

La Lune par hasard

Si dieu ne joue pas au dés comment en découdre avec lui ?
Tout les hasards mènent au dimanche blafard, mal rasé d'un jeune samedi à peine fini, le corps pris entre fourmis des plaisirs nocturnes et fatigue d'une jeunesse qui s'en va à pas de loup et un train de tortue.
Le hasard est un danseur jovial qui va plein de surprises mettre sa bonté vitale dans le cœur des choses n'en déplaisent aux raisonneurs, pisseurs vinaigrés qui prévoient le pire pour mourir d'ennuis avant que la pluie ne vienne leur donner des idées fraîches pour mouiller leur regard sec trop accroché au sordide qui les fascine et les mortifie tant qu'ils oublient qu'ils sont vivant sans raison valable, ni intention riche, ni rien de rien, rien que des croisements de poussières qui font d'eux des êtres vivants et organisés comme des polis politiciens qui vont dans le sens du vent de leur délire sans voir passer la mouche ou le papillon qui va à tire d'aile voler sa vie d'insecte dans la confusion humaine.
Je me voudrais dans la Lune avec l'espoir de mon enfance et la rigueur des désirs quant ils viennent de malheurs traversés, je me fous de la raison quant elle me liquide le cœur de la matière des angoissés, l'espoir est une source tenace que le hasard alimente étonnamment, alors j'irai dans la Lune dans un rêve confondant pour vivre neuf dans une nouvelle peau, celle de ma réserve de vivre qui me pousse à écrire et à maudire sans crimes.
La Lune centre des imaginaires et bout de la terre me hante de biens comme une folie féerique, par hasard elle donne des marées et des vertiges et toute cette lumière lunatique dans les nuits pleine d'elle.
Je vais par elle guérir de mes errances maladives, je vais à elle d'un souffle de volonté et elle me lave de sa vieille lave grise de toutes mes idées noires qui résonnent dans mon crâne chercheur comme un échappement pétaradant d'un vélomoteur toussotant et cramant toute l'huile de mes pensées macérées venues de toutes les peurs vécues.
Si le hasard me prête vie j'aurai demain un sourire d'amoureux et un cœur langoureux et enfin la tête vide pour dormir d'un sommeil ensoleillé